A l’ère médiatique des grandes questions sur les changements climatiques et l’impact de l’homme sur la nature , à l’aube d’une prise de conscience planétaire pour la préservation et la protection de l’environnement , des forêts de part le monde continuent de disparaître . La déforestation , est à Madagascar , l’une des plus alarmante du monde tropical , quelques 200 000 à 300 000 hectares de forêt disparaîtraient en fumée chaque année . Malgré les avertissements et inquiétudes des chercheurs , la grande et belle île verte est devenue rouge , brûlée par son peuple en détresse , qui trouve en elle la seule ressource à exploiter qui leur permette de vivre . Mais pour combien de temps encore ?
Il existe au nord de Tuléar , au sud-est de Madagascar , dans une zone regroupant 15 communes , une forêt à la biodiversité aussi exceptionnelle que menacée .
Cette forêt appelée << Forêt des Mikéas >> sèche et épineuse , dans laquelle de nombreuses espèces de faunes et de flores sont endémiques , n’a de cesse de reculer chaque jour un peu plus , sacrifier par les nombreux et nouveaux migrant venus du sud de l’île et qui utilisent la pratique de la culture sur tavy (abatis brûlis) . Cette pratique consiste à défricher et à brûler des parcelles de forêt pour ensuite cultiver la terre , et espérer ainsi un rendement profitable . La culture du maïs sur tavy ou abatis est la cause principale de la régression de la forêt dans cette région . Cependant la culture sur tavy est incontestablement régressive , 5 ans suffisent pour appauvrir la terre et n’en sortir qu’un maigre revenu .
De plus , de nombreux chercheurs inquiets de la destinée de cette forêt , se sont penchés sur ces parcelles de terre défrichées pour arriver à la conclusion que même 30 ans passés , les espèces ne repoussent pas .
Ce trésor planétaire a récemment bénéficié du titre d’<< aire protégée >> et , est défendu par l’association FIMAMI créé en 1998 à Ankilioka . Malheureusement , le manque de moyen financier ne leur permet pas de protéger correctement et efficacement cette forêt qui voit partir en fumée toutes les richesses qu’elle recèle .
Si cette association FIMAMI a pour but de protéger la forêt des Mikéas , elle a aussi pour mission de protéger tout un peuple . Ces gens de la forêt , ces Mikéas des épines , qui vivent au coeur de cette aire protégée , sont les premiers consernés par la déforestation de cet environnement qui les abrite et porte leur nom .
Pour se nourrir , les Mikéas chassent et ramassent des baies , des fruits et du miel sauvages , ainsi que plusieurs sortes de racines ou tubercules . Dans cette nature sèche , les Mikéas disposent de quelques rares points d’eau s’apparentant à des marres , ils recueillent alors le liquide dont ils ont besoin , dans des racines appelées <> , situées sous la terre à profondeur d’un bras d’homme et où l’on trouve autant à boire qu’à manger .
Ce peuple en harmonie avec la nature qui se sert avec habileté et respect de ce que leur offre leur environnement et sait tirer profit de cette forêt à l’apparence hostile tout ce dont ils ont besoin pour vivre , se meurt …
Peuple encore libre , aux rituels quasiment inconnus , premiers défenseurs et protcteurs de leur forêt , revendiquent au travers de l’association FIMAMI leur désir de continuer à vivre comme ils l’ont toujours fait .
Ces malgaches de la forêt risquent à court terme , fautes de moyens et de plus grandes protections , de disparaître aux rythme des feux qui consument leur nature protectrice .
Source-Margouillat