La vie d'ici et d'ailleurs (Tritriva)

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Archive pour le 4 janvier, 2010

En ce début d’année, une envie me prend de vous reconter par épisode l’histoire d’enfants que j’ai pu cotoyer pendant ma propre enfance…

Posté : 4 janvier, 2010 @ 8:20 dans Je vous raconte | 9 commentaires »

Il ne s’agit pas ici forcément de pauvreté, mais de façon de vivre malagasy dans la grande majorité de la population de Madagascar dans les années 1960 et +

Je m’excuse d’avance sur les fautes éventuelles qui pourraient survenir dans mes écrits, car je suis loin d’être une écrivaine, et je n’ai pas fait des études en lettres…

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Pour commencer, je vais vous raconter l’histoire d’une petite fille née à Fianarantsoa, issue d’une famille nombreuse, nous allons la prénommer Talata, parce que son village s’appelle Talatamaty situé juste à la sortie de la ville de Fianarantsoa sur la route allant vers Ambositra.

Nous avons appris au réveil de ce matin resplendissant que notre voisine habitant la maison bâtie en terre battue mélangée avec de la paille et au toit fait de chaume, en contre bas après notre champ de vomanga « patates douces » a accouché dans la nuit d’une petite fille sans trop de difficulté, l’accouchement a été assisté par une mpampivelona (sage-femme) car le docteur habitait bien trop loin pour arriver à le joindre dans la nuit et l’hôpital est vraiment trop éloigné de notre village, aucun voisin n’avait une automobile. Heureusement que la dame accoucheuse habitait le village, que la maman du bébé avait déjà eu des enfants et qu’elle savait bien comment accoucher presque sans assistance comme la plupart des femmes de cette époque là.

Le bébé se porte bien, après la ligature du cordon ombilical, la toilette et emmailloté dans un lange de tissus blanc, il a commencé à téter après avoir fait entendre sa voix et crié famine. Sa maman est encore bien fatiguée, l’accouchement s’est fait naturellement mais avec les douleurs inévitables des contractions, et le souffle à renouveler à chaque poussée de l’enfant qui voulait sortir.

Heureusement que la famille est grande dans cette maisonnée, chacun a sa propre activité et la fait sans grincher. Dès le matin, peu après le premier chant de l’akoho lahy (coq) l’un allume le feu dans le four à bois pour faire chauffer l’eau pour le café ou le thé, ainsi que pour la toilette, l’autre va chercher de l’eau à la fontaine public pour la provision de la journée, le papa veille à l’approvisionnement de kitay (bois) pour la cuisine. A l’occasion de l’accouchement, les grands-parents sont venus donner un coup de main pour tenir la maison, la grand-mère s’occupe personnellement de la cuisine qui est située juste en face de la salle principale de la maison, le grand-père s’occupe du jardin, du potager et de la volaille. Les grands enfants ne partent pour l’école qu’après avoir fait leur part d’activité de la maison, ils emportent avec eux leur repas pour le midi souvent fait de vary amin’anana (riz aux brèdes (les brèdes désignent un ensemble très divers de feuilles comestibles de nombreuses plantes : du cresson par exemple), ou légumes) et parfois de katsaka (maïs), de mangahazo (manioc), de vomanga ( patate douce) et de fruits. L’école est très éloignée du village, ils doivent faire de la marche à pieds avant d’arriver à l’arrêt du bus qui les emmèneront en ville. Ils ne rentreront qu’en fin d’après-midi et reprendront leurs tâches respectives à la maison avant le repas du soir un peu plus copieux pris en famille.

Pour la nouvelle accouchée, un menu spécial préparé avec amour par la grand-mère lui était servi midi et soir, composé de ron’akoho sy vary (poulet au jus et du riz) ceci pour bien faire monter le lait afin de bien nourrir le nouveau né. Dans cette région de Madagascar, la campagne est garnie de rizières et de champs, ainsi que de vergers, les légumes, fruits et autres plantations poussent à merveille toute l’année, pour ne rien avoir à manger, il faut vraiment être très fainéant.

La petite Talata et sa maman se portent bien après cette nuit d’accouchement, il ne sera pas nécessaire de les déplacer pour l’hôpital, le médecin passera les voir dès que possible, en attendant, c’est la sage-femme qui  fait les soins nécessaires et donne quelques conseils. Les gens dans les villages se donnent des coups de mains pour les tâches à faire, ainsi pour le lavage du linge, une autre voisine s’est proposée à moindre frais à faire la lessive, surtout qu’il y avait pas mal de langes et de couches (en tissus) à laver tous les jours, et aussi le linge de la maman qui devait rester inactive pendant quelques jours, sauf que de s’occuper de son nourrisson.

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La famille de la petite Talata vit de la production de leur culture et d’élevage, le père est pratiquement parti travailler toute la journée dans les champs, et quand vient le moment de la récolte, toute la famille et des voisins s’y mettent de bon coeur. Je me rappelle très bien de ces moments d’entr’aide entre voisinage, les enfants participaient également tout en s’amusant dans les allées verdoyantes. Ma famille et celle de la petite Talata se connaissaient depuis fort longtemps. Mis à part le riz, nous faisions également beaucoup de cultures, entre autres du maïs, patates douces, manioc, haricots, petits pois … et possédions une basse-cour d’élevage que nous réservions pour notre consommation personnelle et pour passer aux autres membres de la famille ou à ceux qui en avaient besoin.

Ainsi je voyais  grandir Talata, j’aimais bien aller la voir quand sa maman lui donnait la tétée, la changeait ou lui faisait la toilette dans une grande bassine avec de l’eau tiède, le tout installé dans une autre pièce à côté de la cuisine, réservée pour se laver, une rigole permettait de laisser couler l’eau sale vers l’extérieur. Derrière cette bâtisse a été aménagé un coin pour laver le linge, l’eau usagée repartait dans la nature naturellement par un petit fossé, cela évitait de piétiner dans l’eau et la boue rouge de la terre de là-bas. Je me rappelle très bien de tout ceci, bien que j’étais encore toute petite. J’aimais beaucoup observer, cette façon d’être m’a permis d’apprendre bien des choses hors de l’école, et m’a aidé dans pas mal de situation par la suite. Le fait de s’occuper d’un bébé se fait tout naturellement par la maman, lorsque celle-ci a la possibilité de rester chez elle a élever son enfant tout en faisant ses activités journalières à la maison, au jardin ou dans les champs, en gardant le bébé dans le dos comme font tout naturellement toutes les mamans de la campagne.

Je vous invite à lire la suite en cliquant ICI    Et bonne lecture   emoticone

 

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