Causes de la pauvreté de Madagascar
Madagascar est longtemps apparue comme une île riche de promesses au large de l’Afrique.
Malheureusement, elle est encore aujourd’hui dans un état de grande pauvreté (146e pays sur 177 en termes d’IDH, indice du développement humain). Les raisons de cette pauvreté sont multiples. Pourtant, en 1960, le RNB (revenu national brut) par habitant de Madagascar était au niveau de celui de la Corée du Sud… Qui l’a évidemment bien dépassé depuis…
La voie socialiste originale choisie en 1972 est une des causes du retard pris par l’économie. Citons la dégradation continue des infrastructures, les freins administratifs mis au développement des entreprises et des investissements, l’ insécurité foncière et juridique… Le sens de la solidarité, le Fihavanana des Malgaches, justement vanté est un autre facteur. Les membres d’une même famille se soutiennent fidèlement les uns des autres, parfois aux dépens de l’initiative personnelle et de l’esprit entrepreneurial.
Tendance renforcée par la présence massive d’ONG sur place dans tous les domaines de l’action solidaire : Environnement, culture, santé, éducation, enfance, agriculture… Perversement, l’aide extérieure devient la plus évidente source d’enrichissement, y compris personnel, sans toujours constituer une base du développement durable.
Une crise économique profonde et structurelle
Une des raisons de la pauvreté de Madagascar, après l’épisode colonial, est un ensemble de choix politiques opérés depuis 1975, de l’endettement excessif aux nationalisations et à la libération pressante de l’économie. L’économie ouverte ne laisse pas aux structures économiques malgaches le temps de se développer pour être compétitives. Elles se trouvent face à des structures de loin plus productives, mais sur un même marché, il s’agit, au fond, d’un schéma d’échange inégal. Notons qu’il y eut des cycles de crises politiques, symptômes de l’exacerbation de la pauvreté. En particulier, il y eut la crise politique qui s’est déroulée entre 2001 à 2002. Le désaccord au niveau des élections entre les candidats à la présidence est la cause de cette crise. Celle-ci a suscité de nombreux problèmes notamment la hausse des produits de première nécessité à cause de la mise en place de différents barrages bloquant les échanges entre la capitale et les différentes villes portuaires.
L’inflation de la monnaie et ses causes et conséquences
Définition et causes de l’inflation
Tout d’abord donnons une définition de la dépréciation d’une monnaie. Celle-ci constitue une diminution de la valeur d’une monnaie par rapport à d’autres monnaies ou à un étalon de référence dans un système de change flexible. L’inflation de l’Ariary est due essentiellement à la détaxation de produits électroménagers, voitures utilitaires, machines industrielles… Celles-ci avait pour but de permettre l’essor économique du pays mais elle n’a fait que l’aggraver, la détaxation a eu pour conséquence un renchérissement du prix des importations et une diminution du prix des exportations.
Conséquences de la dévaluation
Dans le commerce, la dévaluation a entraîné une différence entre le prix d’achat et le prix de vente car lorsqu’un commerçant achète un produit, le taux du court moyen pondéré n’est pas le même lors de l’achat et de la vente.
Compte tenu de la dépréciation de la monnaie locale, le coût de la main-d’oeuvre a beaucoup baissé. En effet le SMIC malgache est d’environ 60.000 Ariary (1 Ariary = 5 Fmg). Malgré la hausse des différents prix du fait de la dévaluation, les salaires n’ont que peu augmenté, entraînant le mécontentement et l’appauvrissement de la population malgaches.
Le faible salaire malgache présente aussi des avantages au niveau de la main-d’oeuvre, c’est-à-dire q’elle peut attirer les différents investisseurs mondiaux.
Cependant Madagascar n’est pas compétitif au niveau de la qualité de la communication, de l’énergie ainsi que des infrastructures en général. Pour ces raisons, Madagascar doit faire plus pour satisfaire les besoins des investisseurs étrangers. Ils préfèrent à ce jour aller en Europe de l’Est, en Asie et surtout en Chine. Ces pays offrent un coût de main-d’oeuvre plus élevé que celui de Madagascar mais apportent des marchés potentiels importants.
Cependant, la phase de dévaluation qui a ôté la moitié de sa valeur au franc malgache est à rapprocher de celle du franc CFA dans la décennie précédente : le franc CFA lié au franc français, avait une valeur sur le marché des changes sans rapport avec la compétitivité des économies ouest-africaines et les isolaient de l’économie mondiale ; sa dévaluation de 50%, quoique douloureuse, aura eu en fin de compte un effet plutôt positif.
On peut espérer qu’au-delà des difficuktés actuelles vécues par la population, Madagascar retrouve sa place dans l’économie mondiale par l’intégration régionale (notamment avec la baisse des tarifs douaniers prévue dans la zone SADC ) le développement du tourisme et des services à distance.
Richesse écologique, misère humaine
Comment expliquer que, dans un pays bien arrosé, où poussent de nombreuses cultures vivrières, où abondent poissons, zébus et animaux de basse-cour, 34% des enfants de moins de 5 ans souffrent d’insuffisance pondérale et 50% d’un retard de crissance modéré ou grave ? Pour peu que vous empruntiez les transports en commun et parcouriez quartiers et villages, vous rencontrerez inévitablement un père agriculteur qui, à la période de soudure entre deux récoltes, n’a plus le moindre bol de riz blanc à offrir à ses enfants et est obligé de s’endetter auprès de l’usurier du coin pour survivre.
Ailleurs en Afrique, en dehors des conflits et des grandes famines, il est rare de voir quelqu’un souffrir de la faim, même dans les grandes villes des pays les plus pauvres. La solidarité (familiale, ethnique, religieuse) y est encore bien vivante. A Madagascar, cela ne semble pas (plus ?) toujours vrai.
L’état a engendré un endettement considérable, les circuits de commercialisation des produits agricoles fonctionnent mal et les paysans, découragés, décident de ne plus produire que pour l’autoconsommation, avec pour conséquence une baisse considérable de la production de riz, base de la nourriture des Malgaches.
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Et la valeur de l’Euro n’arrange rien à cette situation !
ARSENE GRISALI