« Affinité d’ombres et de fleurs en le soir », poème français de Wincenty Korab-Brzozowski
« Affinité d’ombres et de fleurs en le soir »
Ô le tournoiement d’Ombres mortes
En l’espace bleu des airs vifs,
Et les cascades sous les portes,
Des noir palais pensifs des ifs !
Ô les danses sans pleurs de violes
Des diamants du ciel pâli,
Et les valses des lucioles
Sur l’herbe en pleurs, en fleurs d’oubli !
Aimez-vous les camélias,
Ophélia ?
Julia ?
Aimez-vous les acacias
Languissant au vent sonore,
Porcia ?
Léonore ?
La tubéreuse au long abandon,
Ninon ?
Sur la pourpre royale, le lys,
Alice ?
Ô le tournoiement d’Ombres mortes
– Ophélia, Julia, Porcia, Léonore, Ninon, Alice –
En l’espace bleu des airs vifs,
Et les cascades sous les portes
Des noirs palais pensifs des ifs !
La lune, pâle esquif d’acier,
Emporte la Fleuriste triste ;
Les fleurs meurent sur les glaciers
– Camélias, acacias, tubéreuses, lys –
Toutes les fleurs de la Fleuriste !
Ô les danses sans pleurs de violes
Des diamants du ciel pâli,
Et les valses des lucioles
Sur l’herbe en pleurs, en fleurs d’oubli !
Poème issu de l’anthologie « Dusza mówiąca » (J. Mortkowicz, Varsovie, 1910) de Wincenty Korab-Brzozowski, de la section du recueil « Autant en emporte le vent »